Japan Expo Belgium: Conférence sur le Zen (Patrice Mal)
Invité à l’occasion de la Japan Expo Belgium, le docteur Mal est venu éveiller la curiosité et répondre aux questions des initiés du Zen. Voici un petit compte-rendu de la conférence.
Conférencier: « Voilà je vais tenter de faire une liaison entre une pratique qui est réputée tranquille, paisible, et une ambiance costaud comme l’est cette Japan Expo. Donc, l’imagination que l’on a de la pratique du zen c’est quelque chose de très tranquille. On voit des moines dans des monastères, on voit des très belles images de temples, du bois, des arts martiaux, de la décoration des fleurs. Tout cela c’est une ambiance que l’on voudrait retrouver dans la vie de tous les jours, et qui est peut-être en décalage avec ce que nous pensons de notre vie quotidienne ici dans notre monde, et qui n’est certainement pas très différente du Japon d‘ailleurs, puisque le zen, vous le savez, vient du Japon. Le Japon amène une bonne partie des activités qui sont dans cette maison. Donc je me suis préparé à faire la liaison entre une activité qui nous met dans le monde entier par la communication Internet, etc., et cette pratique zen qui nous met en communication infime avec le monde, parce que le zen et la constatation que l’on fait dans cet état de tranquillité c’est que l’on n’est pas séparé du monde. Toute la pratique du zen, c’est se mettre à disponibilité pour recevoir toutes les influences cosmiques et affectives, c’est-à-dire, rester dans une vibration profonde avec le monde. Cette attitude pourrait être complémentaire de tout ce que l’on sait comme informations sur Internet, qui sont parfois lourdes à digérer comme tout ce qui est intellectuel, pour aller faire une pratique plus intime de connaissances,. Car traditionnellement, tout ce qui est caractéristique du zen, c’est la conscience profonde, cette écoute profonde du corps qu’émerge l’éveil dont parle le zen, c’est-à-dire, une conscience active, celle qu’on pourrait penser avoir quand on est sur un ordinateur, en liaison avec le monde entier; et aussi une conscience subtile, avant même la pensée. Cette pratique remonte à des millénaires, puisqu’elle remonte à Bouddha, 2500 ans avant J-C, si je ne m’abuse, et a été transportée à travers les siècles dans l’Inde, la Chine pendant très longtemps, puis dans le Japon, qui l’a faite prospérer, comme finalement l’internet et l’ordinateur qui n’ont pas été inventés par les japonais mais par les américains et les français.
Conférencier: « Cela serait dommage de les oublier. Les procédés intra-luminaires sont des évènements pas retenus, mais qui parfois sont graves, si vous êtes dans une pratique souple à regarder les gens de façon catégorielle, il faut changer cela. Par exemple, je roule en moto, je me dis ouf je n’ai pas doublé l’automobiliste qui n’a pas mis son clignotant pour rentrer dans son garage; Cela est une pensée intra-luminaire. Si on dit il est con ce type, alors là on est mort. Il est nécessaire de les garder car elles font partie de la connaissance. Le sommeil ou la sieste n’éliminent pas ces processus intra-luminaires, les rêves les organisent, mais tout peut entrer; En zazen, vous êtes en vigilance verticale libre, que ce n’est pas dit que durant la sieste vous soyez aussi détendu qu’en zazen et patient. Il faut aller partout. En zazen, on pense sans penser, on a une activité mentale riche mais pas catégorielle, non fixée sur des critères. Si on pouvait tous être comme cela ca ferait du bien. C’est pour cela que je fais des conférences. »
Auditeur 9 : « Si on n’a pas pratiqué zazen, on ne peut pas comprendre? »
Conférencier: « Dès qu’on a pratiqué une fois, on peut comprendre. C’est le grand enseignement de Dogen, Hishiryo, c’est penser sans penser, c’est le sommet du zen. Il ne faut pas être con. »
Retrouvez le reste de la conférence en téléchargeant le fichier pdf ci-joint, bonne lecture!
Rédactrice – Aya