Tokyo Crazy Kawaii Paris 2013
Annoncé depuis plusieurs mois, l’événement de la Tokyo Crazy Kawaii Paris (TCKP pour les intimes 🙂 ) se dessine tout doucement à l’horizon!
Et s’il était possible de créer une ambiance 100% nippone le temps de quelques jours au centre de Paris? D’offrir aux visiteurs un dépaysement complet où se côtoient musique, mode, geekerie, cuisine et culture? C’est le pari fou que s’est lancé le Kawaii Committee pour organiser la première édition du Tokyo Crazy Kawaii au parc Floral de Paris, du vendredi 20 au dimanche 22 septembre 2013!
A deux semaines de l’événement, la TCKP lève le voile sur son planning!
Côté Workshop, les visiteurs d’un jour n’auront aucune excuse pour manquer une des activités. Par contre, côté show-case, la scène principale risque de bien plus s’enflammer samedi et, surtout, dimanche soir avec la clôture d’Anna Tsuchiya.
Plus que quelques jours de patience 😉
[EDIT]
Retour à la vraie vie suite à un week-end haut en couleurs. Pour des raisons d’organisation, nous avons pu assister qu’au samedi avant-midi et dimanche. Et bien, commençons par notre première impression.
Première impression
Arrivés de bonne heure le samedi matin, nous étions pour le moins étonné… du vide. A voir les grandes allées désertes, nous craignions que l’événement avait largement été boudé par le publique.
Heureusement que la foule commençait enfin à venir vers midi… “ouf” de soulagement 🙂
L’Espace Événement
Malgré un descriptif très détaillé du communiqué de presse et du site, il faut bien avouer que nous n’avions pas trop idée de ce que nous allions découvrir sur place: des stands dispersés dans le parc? Des décors en carton? Une salle de fête rikiki? Rien de tout ça! L’Espace Événement du parc floral est un grand bâtiment de près de 10000m² offrant toutes les facilités nécessaires pour ce type d’événement (toilettes, distributeurs, logistiques,…). Voyant les choses en grand, l’organisation avait également aménagé des salles annexes pour les conférences, billetterie et vestiaire. Quant aux concerts, le gigantesque podium se dressait… en plein air! Le ton était donné, la TCKP veut clairement faire sa place dans le calendrier parisien.
Pour offrir l’impression aux visiteurs de se promener dans Tokyo, les stands étaient regroupés dans un même “quartier”:
A “Shibuya” nous retrouvons les créateurs et marques de mode huppés comme Galaxxxy, DURAS, Liz Lisa, Glad News; mais également deux machines de Purikura et du style gyaru.
Un peu plus loin, à “Harajuku”, nous entrons dans un univers coloré et avant-gardiste.
Il ne faudra que quelques pas pour découvrir la ville électrique d’Akihabara, son meokawa café et ses magasins très orientés “zakka”.
“Tsukiji” est le repaire des plaisirs de la bouche: ramen, sushis et même whisky japonais… tout est à portée (ou presque).
Activités
Le décor étant planté,… que faire à la TCKP? Car s’il y a bien un point où cette convention se différencie, c’est sur les activités! Point de mangas (d’ailleurs aucun éditeur ou de distributeur n’était présent), ni de jeux vidéos (excepté un stand Sega). Comme groupe d’animation, nous noterons la présence de… personne (ni Bulle Japon, ni Tengumi…), est-ce un choix délibéré? Organiser un événement 100% japonais sans ces icônes était un pari osé, là où ces activités sont l’essence même d’autres conventions (mhh, on me souffle dans l’oreillette une certaine Japan “jeu vidéo” Expo… ). Même pour le cosplay, ce n’est pas le genre d’événement où l’on tombera nez à nez avec de grandes créations (la plupart des cosplayers belges étant ce week-end là à la Chibi-Kamecon de Bruges).
Alors bon, que faire à la TCKP? Nous avons fait le tour de la salle en une heure, en passant pourtant du temps sur les stands qui nous intéressaient le plus et avec quelques minutes de queue pour le purikura. Un peu juste pour une entrée à 18 euros la journée. Heureusement que plusieurs activités intéressantes viennent combler l’emploi du temps: les concerts, les défilés, une démonstration de découpe de poisson,…
Difficile également de rester longtemps sur les stands: les prix pratiqués sont fortement tirés vers le haut. A 40 euros le t-shirt et 80euros le sweater, la carte bleue ne risque pas de souvent être tentée. Même remarque pour la nourriture, mais ça ce n’est plus trop une surprise depuis que toutes les conventions alignent leur prix sur la JE… (15 euros la petite assiette de curry japonais…).
Des caisses?
Notons que pour le paiement, l’organisation avait mis en place un système de coupons! Comment ça marche? Exactement comme les tickets boissons lors d’une fancy-fair: vous voulez acheter un furoshiki à 30 euros? La vendeuse du stand vous émets un coupon avec le montant, vous vous rendez à la caisse centrale pour régler l’achat. La caissière vous remet une preuve de paiement que vous montrez à la vendeuse pour récupérer votre furoshiki. Idem pour la restauration, une caisse dédiée était prévue à cet effet. Avantage ou inconvénient? A priori que des avantages: pas de caisses en stand (sécurité), possibilité de régler par carte bancaire (à partir de 15 euros), pas de problème de langue (les stands étant tenus par des natifs japonais)… mais chaque achat vous prendra quelques minutes supplémentaires de votre temps (voire même plus que quelques minutes…).
La scène Kawaii
Revenons un peu aux défilés de mode. Nous y avons assisté samedi midi sur la scène Kawaii. Aucune place à l’improvisation, les mannequins défilent sans retenue sur le catwalk. Dommage qu’il n’y ai aucun espace de sécurité entre le podium et le public, certains n’hésitaient pas à s’asseoir dessus… gênant ainsi le passage. Le show n’aura pas duré bien longtemps, vingt minutes tout au plus, chaque marque présentant ainsi un ensemble de sa collection.
Plus tard dans la journée nous assisterons à la “GUMI Vocaloïd Performance”. Imaginez une projection de taille modeste sur un support en verre (dit holographique, mais on est à milles lieux d’une projection façon R2D2…), le tout accompagné d’une musique typique vocaloïd étouffée par les stands voisins. Vous obtenez un rendu résolument bâclé, de quoi vous dégoûter des autres Miku, Luka ou Rin et Ren… Il est surprenant de ne pas avoir prévu une salle isolée pour ce type de show.
La scène Principale
Mais s’il y a bien une raison pourquoi nous étions à la TCKP, c’était pour assister au show-case de SPYAIR et d’Anna Tsuchiya!
Pour notre plus grand bonheur, les Dieux de la météo étaient fort cléments en ce dimanche. Il n’est pas certain que les concerts en plein air auraient eut le même succès.
En guise de hors-d’œuvre, SPYAIR n’hésite pas à jouer plusieurs de ses chansons lors de son sound-check. Malgré les barrières de sécurité, la foule se précipite aux alentours pour s’approcher du groupe, mais les gardes sont au taquet! 16h sonne, c’est la libération… le terrain devient accessible et le rush commence pour être au plus près du podium (qui pour l’occasion, était fortement surélevé! Environ 2m de haut, si pas plus…). Vingt minutes plus tard, Ike, Kenta, Momiken et Uz font leur entrée sous une tonne d’applaudissements. SPYAIR reprit la plupart des titres de son nouvel album “MILLION”, sans oublier le dernier “Niji” et son très connu “Last Moments” (Opening de Bleach). L’ambiance était terrible et les fans comblés! Le chanteur Ike était complètement survolté et jouait avec le public; tantôt grimpant au dessus d’un baffle, tantôt faisant un grand slam dans la foule. Pour leur première visite en France, SPYAIR aura donc laissé de très bons souvenirs.
Place maintenant au deuxième gros morceau de la journée… Anna Tsuchiya!
Relativement discrète depuis le succès porté par NANA, c’est une Anna Tsuchiya posée, presque fragile, sous des aires de femme au foyer qui est monté sur scène. Et oui, elle est bien terminée l’époque de la rebelle typée J-rock qui saute dans tous les sens. Qu’à cela ne tienne, l’artiste nous a offert un instant de nostalgie en alternant ses derniers titres avec, entre autre, “Rose” et “Kuroi namida”…
C’est déjà fini?
Et oui, trois jours c’est long, peut être même trop long pour ce qu’il y avait à y faire. Ce qui soulève dès lors la question du tarif (18 euros par jour, 45 euros le pass 3 jours), peu justifié.
Une première édition n’est jamais parfaite, la TCKP n’y fera donc pas exception. Et en misant sur la forme plutôt que sur le fond, l’événement aura déçu une grande partie du public.
-Trop axé sur la mode…
-…mode d’ailleurs inaccessible pour le public visé: taille trop petite, prix tiré vers le haut
-Aucune animation
-Système de caisses/coupons atteint vite ses limites lors de grosse affluence (surtout pour la restauration)
-Aucun manga (Junkudo était pourtant présent)
-Aucun éditeur/distributeur (Glenat, Kana, Pika, Kaze, Panini, Ki-Oon… non vraiment personne)
-Aucun invité Manga/Anime
-Peu de divertissement (un jeux vidéo… rien sur les origamis, jeu de go…)
-Restauration limitée (pour ceux qui cherchent un simple sandwich ou qui ne veulent pas faire une queue d’une heure aux caisses restaurations)
-“Shows Vocaloïd” anecdotiques (15 minutes, installation triviale)
-Prix du billet d’entrée trop élevé, l’alignement sur la Japan Expo injustifié
Certes, il ne suffit pas que de regarder le verre à moitié vide… Notons quand même quelques points positifs
-Aucun stand de contre-façon!
-Distributeurs automatiques de billets
-Toilettes clean (bon… OK, c’est la moindre des choses…)
-Invités de marque
-Environnement plaisant (ce n’est pas un parc floral pour rien :))
-Accessibilité, parking gratuit, hôtels aux alentours
Le mot de la fin
J’avoue qu’entre les commentaires “nul à ch**r” et “superbe convention” que l’on peut largement lire sur les réseaux sociaux, il est difficile de se faire une véritable idée de ces trois jours un peu spéciaux. La campagne marketing ayant tellement bien fonctionnée, les attentes du publique étaient être très hautes… et en ont déçu plus d’une fois sur place. Malgré les show-cases, il est vraiment difficile de justifier le prix d’entrée pour un événement se déroulant sur 10000m² (sachant qu’un palais d’exposition du Heysel à Bruxelles fait 24 000m² et le parc des Expositions de Paris près de 200 000m²). Surtout qu’à l’intérieur du bâtiment, tout reste proportionnel: un bentô box à 20 euros, un curry japonais à 15 euros… autant dire que l’addition devient vite salée à y passer une journée entière. On y fait vite le tour; les seuls raisons d’y passer du temps sont les show-cases, concours cosplay ou tout simplement parce qu’on est bloqué dans une queue… L’organisation en soit était bonne, perfectible, mais ponctuelle et la sécurité des visiteurs (et des artistes) toujours mises en avant. Nous déplorons seulement qu’il n’y avait pas plus d’activités différentes à faire. En espérant que le Kawaii Committee nous entende pour nous concocter une édition 2014 gommée de ces points noirs 🙂
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Sources, crédit, photos: Tokyo Crazy Kawaii